Wednesday, January 30, 2008

check out.le ciel rose de Paris me tient compagnie. les couleurs sont des choses très différentes ici et là bas. je trouve que les couleurs, ce sont un peu l'âmes des endroits. là bas, les couleurs sont vives, aveuglantes, joyeuses et frénétiques. la lumière tombe toute crue du ciel, avec violence. la lumière dorée du soleil en été, la lumière blanche et glaçante du soleil d'hiver, mais toujours cette lumière. tout est très vif. le bleu du ciel aveuglant, la blancheur éclatante d'Avignon, la nuit est d'encre, les étoiles extraordinairement brillantes. en plus il y a le vent qui souffle, il chasse la poussière du temps qui passe. le Sud, c'est exubérant.ici tout est plus doux, ou plus terne, selon les jours ou les humeurs. le ciel est gris, rose ou bleu pâle, il ne fait jamais vraiment nuit, c'est un espèce de gris souris profond et vide. les étoiles se cachent, et quand elles se découvrent timidement dans un carré de ciel entre les toits, on a l'impression d'avoir trouvé un trésor: c'est presque émouvant. les toits de Paris, oui, ils sont très importants, indispensables. les toits en zinc exactement assortis au ciel, anarchiques, hérissés d'antennes et d'échelles qui ne mènent nulle part. mais pas besoin de décrire, tout le monde connaît les toits de Paris, c'est d'un cliché... ce qui est étrange, c'est qu'Avignon, pour moi, c'est la pesanteur de l'été, la moiteur, la sensualité exacerbée, la tête lourde, le ciel écrasant de lumière, les volutes de fumée, la vie ralentie par la torpeur, qui contraste et qui se heurte violement avec les couleurs trop vivantes, éclatantes. c'est une sensation assez bizarre. ici c'est l'exact opposé. rien d'une torpeur, plutôt les trains trains des gens qui se croisent sans se voir, et le stress. la vie à 100 à l'heure, tout le temps. peu importe que le ciel soit gris ou rose, les gens courent, le temps fuit, il faut le rattraper avant de mourir. c'est le froid, mais pas trop froid, la chair de poule, la fumée âcre de la cigarette, la distance entre les gens, un mur de glace invisible. bon, j'admets, le mur est partout, ou juste en moi, et pas seulement ici. les macarons Ladurée, les glaces Bertillon, les carreaux roses de Tati, la ligne 7: la rose, aussi, le gris des caniveaux, la pluie qui tape contre le toit en zinc qui coule sur mes fenêtres mansardées qui m'empêche de dormir et qui me raconte des histoires... c'est Matisse contre Turner, en fait. pourquoi je babille alors qu'il y a des artistes qui savent les choses tellement mieux que moi ?...j'ai envie l'aller voir d'autres ciels. j'ai envie d'aller chercher la spiritualité dans des contrées inconnues.tu viens avec moi ?